"On le connaissait comme gâchette de la guitare dactyle (jeu pianistique adapté à la guitare, la main gauche joue les accords et la main droite joue la mélodie et improvise avec les doigts de la main droite directement sur la touche), on le redécouvre en plume des jeux harmoniques. Swing subtil et groove à gogo, fin mélodiste, Sylvestre Planchais démontre dans ce nouvel album bien nommé toute la richesse de son vocabulaire musical et la variété de ses palettes de couleurs.

Le guitariste ne manque ni de cordes à sa guitare ni de pinceaux musicaux quand il s’agit de composer ses fresques jazz, résolument polystyles. D’une délicate «Petite Bluesette» à une jubilatoire «Rumba Épicurienne», en passant par les piments brésiliens, pop- rock ( bluffante reprise funk-jazz de «satisfaction»), biguine et clins d’oeil à Barney Kessel («King Barney») et à Charlie Christian, Sylvestre planche de manière ludique et inspirée sur les satellites du jazz, du be-bop à l’esthétique New Orléans. Cordes sensibles et suaves, graves délicats, aigus claquant, l’alchimiste de l’archtop multiplie les figures free style, jamais imposées, les digressions et les envolées pour un programme résolument libre. Mariages des genres, fusion des timbres (cordes, lames et peaux), le compositeur étant accompagné du vibraphoniste Pascal Bivalski, du contrebassiste Juan Saubidet. L’esprit acoustique s’électrise et Sylvestre Planchais prend feu."

Ben